C’est l’heure d’écrire une nouvelle page d’histoire. Les Finlandais ont écrasé la Suisse 6-1, vendredi, lors de la deuxième demi-finale à Vancouver ce qui entraîne le premier match pour la médaille d’or de l’histoire du Mondial junior entre les États-Unis et la Finlande.

Les Finlandais ont marqué quatre buts en première période pour chasser le gardien de but suisse partant Luca Hollenstein de sa place devant le filet. Hollenstein a été superbe lors de la victoire surprise de 2-0 sur la Suède en quart de finale en réussissant 41 arrêts, mais il n’a pu bloquer les francs-tireurs de la Finlande qui ont connu leur plus grosse explosion offensive du Mondial junior 2019.

« Nous avons vraiment bien joué en équipe », a dit le gardien de but Ukko-Pekka Luukkonen, qui a été peu sollicité, effectuant seulement 16 arrêts. « Je crois que, pour l’équipe, les quatre buts rapides ont beaucoup aidé, car nous avons eu un peu de difficulté à marquer. »

Le capitaine de la Finlande, Aarne Talvitie, a compté deux fois, et Aleksi Heponiemi a accumulé un but et trois aides, pendant que Rasmus Kupari a contribué un but et deux aides à la victoire. Jesse Ylonen et Henri Jokiharju ont chacun inscrit un but. Ce fut un effort solide dans les deux sens du jeu pour l’équipe de l’entraîneur Jussi Ahokas.

« À ce tournoi, il faut gagner les bons matchs », a déclaré Ahokas. « Je crois que nous sommes bien placés maintenant pour jouer notre meilleur match demain. »

Comme les États-Unis, la Finlande est en quête de sa cinquième médaille d’or de tous les temps au Mondial junior. Les Finlandais ont triomphé en 1987 et 1998 et ils connaissent actuellement leur meilleure décennie de tous les temps chez les M20 après avoir remporté des médailles d’or en 2014 et 2016. Les Américains ont déjà remporté l’or en 2004, 2010, 2013 et 2017.

Il n’est pas surprenant de voir les formations qui joueront pour l’or samedi compte tenu de leur bassin national de talents. Cela fait plusieurs années que la rivalité États-Unis – Finlande s’intensifie au Championnat mondial de hockey sur glace des M18 de l’IIHF. Les États-Unis ont battu la Finlande pour l’or en finale en 2015 et 2017, et la Finlande a éliminé les Américains en demi-finale en 2016 et elle les a battus dans le match pour la médaille d’or en 2018.

« Nous connaissons certainement leur façon de jouer », a dit Heponiemi, qui se trouve maintenant à égalité avec quatre autres joueurs au sommet des pointeurs du tournoi (huit points). « Nous savons qu’ils sont une bonne équipe et nous allons devoir travailler très fort pour obtenir la victoire demain. Nous devons être agressifs et les bousculer. »

La veille du jour de l’An, les États-Unis ont battu la Finlande 4-1 à Victoria. Ce sera donc une reprise excitante. 

Perdre contre la Finlande a été une façon difficile pour l’entraîneur suisse Christian Wohlwend de célébrer son 42e anniversaire, mais ses gars ont néanmoins une occasion historique de mettre fin à une disette de médaille de 21 ans. Au Mondial junior de 1998, les Suisses, sous la direction de l’entraîneur Bill Gilligan et profitant des services du gardien de but étoile David Aebischer, ont battu les Tchèques 4-3 dans le match pour le bronze. Sandro Rizzi avait marqué le but décisif en tirs de barrage. Depuis, les Suisses n’ont jamais pu faire mieux qu’une quatrième place (2002, 2010). 

L’enjeu sera donc énorme lors du match pour la médaille de bronze, samedi, contre la Russie.

« Le problème, c’est que lorsque la Russie joue à 80 pour cent et que nous jouons comme aujourd’hui, la Russie peut alors jouer à 50 pour cent et elle va nous démolir », a déclaré Wohlwend. « Nous devons jouer à 120 pour cent et peut-être que nous aurons alors une chance. C’est la grosse différence entre nous et les autres nations parmi les meilleures. »

Les Finlandais ont attaqué comme un groupe de speed métal livrant une performance hommage au légendaire coureur automobile Mika Hakkinen. Santeri Virtanen a contourné le filet suisse et il a effectué une courte passe à Ylonen, qui a déjoué Hollenstein du côté éloigné avec un tir sur réception du cercle de mise au jeu droit à 40 s. 

À 2 min 55 s, Talvitie, le meilleur pointeur de la Finlande, a porté la marque à 2-0, prolongeant sa série de matchs avec au moins un point à six. À l’attaque, il a surpris le gardien de but suisse en décochant un puissant tir haut du côté du bâton en pleine circulation.

« Nous avons eu quelques bons buts dès le départ », a dit Talvitie. « Cela nous a permis de respirer. Au fil du match, nous avons très bien joué. Nous avons gardé notre sang-froid et nous avons géré les rondelles. »

À 5 min 56 s, Hollenstein a repoussé un tir de Kupari, mais Talvitie s’est emparé du rebond et son tir a heurté la barre arrière. La reprise vidéo a confirmé le but. 

« Ils sont vraiment rapides », a dit Tim Berni de la Suisse. « Ils ont de bons avants qui ont une bonne vitesse à l’extérieur, et évidemment, nous avons eu des difficultés à composer avec ça. Nous devons patiner plus vite. Mais les Finlandais ont vraiment bien joué aujourd’hui. »

Pendant le premier avantage numérique de la Finlande, Jokijarju a porté le compte à 4-0 à 7 min 43 s sur un tir voilé de la pointe. Wohlwend a alors remplacé Hollenstein, dont les très belles statistiques s’amenuisaient, par Akira Schmid.

Les Suisses n’ont pas baissé les bras. Kurashev s’est emparé d’une rondelle libre pendant une mêlée devant le filet et il a inscrit son sixième but du tournoi, un sommet, pour ruiner le jeu blanc de Luukkonen à 16 min 40 s. La foule dans les gradins du Rogers Arena scandait « Let's go, Switzerland », mais malgré les encouragements, aucune remontée ne pointait à l’horizon.

En deuxième période, Schmid a bloqué un tir à bout portant d’Eeli Tolvanen qui s’était avancé à l’aile droite, mais il n’a pu empêcher Heponiemi de marquer en s’emparant du rebond à 7 min 56 s. 

Par la suite, les Finlandais ont profité d’un long avantage numérique à 5 contre 3. Le défenseur suisse Giancula Burger venait de quitter le banc des punitions pour remettre le jeu à 5 contre 4 lorsque Kaapo Kakko a habilement effectué une passe transversale du revers à Kupari qui a inscrit le dernier but du match, portant la marque à 6-1 à 14 min 57 s.

Le troisième tiers a simplement retardé l’inévitable victoire finlandaise pendant que l’équipe en bleu et blanc se concentrait sur une défensive étanche.

Lorsqu’on lui a demandé de quelle façon la Finlande devait jouer pour battre les Américains en finale, il a répondu : « Comme nous l’avons fait aujourd’hui et contre le Canada. Je pense que nous devons être prêts à nous battre. Nous devrons probablement donner quelques solides mises en échec au début et essayer de les agacer. » 

Si vous êtes un partisan suisse qui croyez aux présages, il existe des signes positifs à la veille du match pour la médaille de bronze. Tout comme en 1998, il y a un David Aebischer au sein de l’équipe, quoique le défenseur n’ait aucun lien de parenté avec l’ancien gardien de but de la LNH. Les Suisses ont aussi battu la Suède en quart de finale et perdu contre la Finlande en demi-finale cette année-là. Les Russes devraient donc être sur leurs gardes, samedi.

« C’est une autre superbe chance pour notre pays, pour chaque joueur individuel, pour tout le personnel de gagner une médaille à ce championnat mondial junior », a déclaré Wohlwend. « Ce serait vraiment bien pour tout le monde si nous pouvions clore ce tournoi avec une médaille. Je crois que nous avons disputé un excellent tournoi. »

Mais revenons à l’histoire de la Finlande en ce qui a trait aux médailles d’or; Rasmus Ristolainen a inscrit le but gagnant en prolongation contre le pays hôte, la Suède, à Malmö en 2014, et Kasperi Kapanen est devenu immortel en marquant son but au moyen d’un enroulé en prolongation à but unique contre la Russie à Helsinki en 2016. Est-ce que quelqu’un deviendra le héros de la Finlande pendant la finale de 2019? Restez à l’affût!