Grâce à une victoire de 2-1 sur les Russes, vendredi, les États-Unis se sont assurés de remporter une médaille au Mondial junior pour une quatrième année de suite. Reste maintenant à déterminer la couleur de celle-ci.
Les Américains affronteront la gagnante de la demi-finale opposant la Finlande et la Russie samedi pour la médaille d’or.
« Deux équipes très compétitives », a dit la vedette américaine Jack Hughes, qui a maintenant une aide dans les trois matchs auxquels il a participé à ce tournoi après avoir raté trois matchs à cause d’une blessure. « Les deux ont beaucoup d’habiletés. Je sais que les Suisses jouent du très bon jeu. Ils ont connu beaucoup de succès dans ce groupe ici. Et évidemment, les Finlandais ont beaucoup de joueurs de haut niveau, beaucoup d’habileté. Ce sera un match intéressant. »
Alexander Chmelevski a marqué l’éventuel but gagnant pour les Américains en deuxième période, et Oliver Wahlstrom a aussi compté. Grigori Denisenko a répliqué pour la Russie.
Ce fut un bon duel de gardiens de but entre Pyotr Kochetkov de la Russie et Cayden Primeau des États-Unis, qui ont amorcé cette demi-finale avec la deuxième et la cinquième moyenne de but contre du tournoi, respectivement. La Russie a dominé les États-Unis 36-27 au chapitre des tirs au but, et Primeau a été nommé le joueur du match des Américains.
« C’est un gars assez tranquille, mais c’est un tueur au cœur de pierre », a dit le défenseur américain Phil Kemp. « Il voit des ballons de plage sur la glace et nous sommes reconnaissants de l’avoir devant la cage. »
USA Hockey a le vent dans les voiles. Les États-Unis ont remporté le bronze en 2016, l’or en 2017, et le bronze en 2018. Les Américains ont donc remporté l’or à quatre reprises au tournoi si l’on ajoute 2004, 2010 et 2013.
« C’est important pour USA Hockey, mais à USA Hockey, nous exigeons l’or », a dit Kemp. « Nous voulons l’or. Nous sommes ici pour l’or. Nous allons nous reposer, retourner à l’hôtel, élever nos jambes et nous préparer pour demain. »
Pour sa part, la Russie n’a pas remporté l’or depuis 2011. Motivée offensivement par Yevgeni Kuznetsov et Artemi Panarin, l’équipe russe, qui est entraînée par Valeri Bragin, a inscrit cinq buts sans réplique en troisième période pour surprendre le Canada 5-3.
La disette est longue pour les fiers Russes qui ont remporté 13 médailles d’or (y compris sous l’ère soviétique) depuis le début du Mondial junior en 1977. Leur série de sept médailles consécutives a pris fin l’an dernier lorsqu’ils ont terminé au cinquième rang à Buffalo. Ils ont remporté le bronze à trois reprises au cours de la décennie (2013, 2014, 2017).
Ce fut un affrontement excitant et intense entre ces deux grands rivaux traditionnels du sport et de la géopolitique. La foule du Rogers Arena a été bruyante et enthousiaste, malgré la déception à la suite de la défaite du Canada aux mains de la Finlande en quart de finale. Il s’agit de la première fois que le Canada ne remporte pas de médaille lorsque le tournoi a lieu en sol canadien.
À propos de l’occasion de gagner au Canada, le meilleur pointeur du tournoi, Poehling a dit : « C’est très spécial. La dernière fois que les Américains étaient en sol canadien [en 2017], ils ont gagné. »
La Russie, qui a dominé le jeu au début du match, a obtenu quelques occasions de marquer lorsque le défenseur Quinn Hughes, qui avait accumulé une moyenne de 22 min 2 s de temps de glace avant cette demi-finale, a concédé la rondelle deux fois au cours d’une même présence.
« J’ai trouvé que j’ai été bon aujourd’hui », a dit Quinn Hughes après la victoire. « Ce n’est pas le meilleur de moi-même, mais ce fut suffisant. Je ne pense pas que je dois porter une cape sur la glace. Tout ce qu’il faut pour gagner une médaille d’or. »
Les Russes croyaient bien avoir marqué le premier but de la rencontre à 7 min 47 s. Le défenseur Dmitri Samorukov a feinté un tir de la pointe gauche avant de décocher une passe vive à Nikita Shaskov, laissé seul à la droite de Primeau, et la rondelle a dévié sur son patin. La reprise vidéo a été étudiée pendant que des partisans portant des masques de Donald Trump et de Vladimir Putin prenaient alternativement plaisir à faire le signal indiquant que le but était refusé ou à pointer vers le centre de la glace. Les officiels ont jugé que la rondelle avait été délibérément déviée avec un patin et le but a été refusé.
« C’était assurément mon gars, alors Dieu merci! » Poehling a dit au sujet de sa couverture ratée. « Mais je pense qu’après ça, je me suis bien ressaisi. »
L’équipe de l’entraîneur Mike Hastings a redoublé d’ardeur et elle a ouvert la marque à 14 min 29 s. Logan Cockerill a contourné le défenseur Ilya Morozov pour s’avancer dans le cercle de mise au jeu gauche d’où il a remis la rondelle à Wahlstrom, qui a réussi son deuxième but du tournoi à l’aide d’un tir du côté béant. Wahlstrom, qui en est à son premier Mondial junior, a accumulé 11 buts en route vers la médaille d’or des M18 en 2017 et l’argent en 2018.
Lorsqu’il restait 26 secondes au premier tiers, la Russie a profité du premier avantage numérique après que Jason Robertson a fait chuter Danil Zhuravlyov. Vitali Kravtsov a tiré la rondelle vers Primeau d’au-delà de la ligne des buts alors que la sonnerie se faisait entendre et l’américain Dylan Samberg, frustré par le geste, a répliqué en lui assénant un coup haut. Grigori Denisenko, le meilleur pointeur de la Russie, s’en est pris à Samberg et les deux ont écopé de punitions mineures coïncidentes alors que les émotions devenaient de plus en plus vives.
À 4 min 20 s de la deuxième période, les États-Unis ont pris les devants 2-0 pendant une supériorité numérique. Les États-Unis se sont passé la rondelle dans la zone, et le capitaine Mikey Anderson, qui se trouvait au point central, l’a remise à Jack Hughes dans le cercle de mise au jeu droit. Hughes a repéré Chmelevski qui se dirigeait vers l’avant du filet et ce dernier a glissé la rondelle entre les jambières de Kochetkov.
« J’ai trouvé une façon de la remettre à Sasha et il l’a tirée dans le fond du filet », a dit Hughes.
La défensive américaine s’est alors resserrée, mais les Russes allaient démontrer leur capacité traditionnelle à répliquer rapidement. Denisenko a réduit l’écart à 2-1 à 13 min 36 s en s’avançant du côté droit et en surprenant Primeau d’un tir d’un mauvais angle du côté rapproché par-dessus son épaule; c’était son quatrième but du tournoi, un sommet chez les Russes.
Envahissant la zone des États-Unis pendant la dernière minute de la deuxième période, les Russes ont forcé une punition quand Anderson a été chassé pour avoir donné un coup de genou après une mise au jeu en zone défensive.
Pendant la supériorité numérique pour amorcer le dernier tiers, un tir du capitaine russe Klim Kostin s’est faufilé sous Primeau et a failli franchir la ligne des buts, mais Kemp a balayé la rondelle juste à temps. Frustré, Kostin a mis Anderson en échec par la suite en le projetant presque sur le banc des États-Unis.
« Jeu assez salaud, mais je vais faire tout ce qu’il faut pour la garder hors de notre filet », a dit Kemp. « Honnêtement, je n’ai pas réfléchi. C’était par pur instinct. Je ne sais pas si cela découlait de l’entraînement ou de la mémoire musculaire ou quelque chose. »
« Surtout juste avant la troisième période, nous savions qu’ils allaient donner une poussée », a ajouté Primeau. « Surtout en avantage numérique, nous savions que si nous pouvions résister, nous allions freiner leur élan pendant un certain temps. »
Au milieu de la troisième période, Kochetkov, allongé sur le côté, a réalisé un arrêt spectaculaire avec son bâton pour bloquer un tir de Ryan Poehling, le meilleur pointeur américain, qui se trouvait devant lui. Pendant que les secondes s’écoulaient, les États-Unis se sont souvent trouvés emprisonnés dans leur zone par le jeu agressif des Russes. Mais les jeunes hommes de Bragin n’ont pu trouver le fond du filet, et ce, même lorsque Kochetkov a pris place au banc pour céder sa place à un attaquant supplémentaire; ils ne pourront donc faire mieux qu’une médaille de bronze.
Les Américains espèrent que cette décennie connaîtra une fin en or.
« Jouer au Mondial junior, remporter une médaille d’or, je veux dire, c’est le rêve de tout jeune garçon », a affirmé Jack Hughes.