Aucun miracle ni aucune surprise ne sont survenus lundi après-midi au cours de la première demi-finale du Championnat mondial de hockey sur glace féminin 2021 de l’IIHF à Calgary. Alex Carpenter, Abbey Murphy et la capitaine Kendall Coyne Schofield ont marqué pour conduire les États-Unis à une victoire de 3-0 sur la Finlande. 

Les Américaines, championnes olympiques pour la première fois en 20 ans en 2018 chercheront à remporter un sixième titre consécutif du Mondial féminin mardi soir en finale pour la médaille d’or.

Les Finlandaises, qui ont remporté une médaille d’argent surprise en 2019 devront se consoler en tentant de mettre les mains sur leur 13e médaille de bronze dans l’histoire du tournoi. Ce n’est toutefois pas l’issue qu’elles recherchaient avant cette demi-finale.

Dans une des chaudes luttes les plus mémorables de l’histoire de hockey féminin, la Finlande s’est inclinée 2-1 aux tirs de barrage contre les États-Unis en finale du tournoi de 2019 à Espoo. Les hôtes croyaient avoir remporté ce match quand Petra Nieminen a marqué en prolongation, mais le but a été refusé après un très long examen de la reprise vidéo. 

Lundi, bien qu’elles aient été assiégées et épuisées par l’échec avant constant de l’équipe américaine, les Finlandaises ont profité de belles occasions de marquer. Cependant, elles ne sont pas parvenues à en profiter, particulièrement en avantage numérique. 

Devant le filet, l’Américaine Nicole Hensley a réalisé son deuxième jeu blanc consécutif contre la Finlande à ce Mondial féminin, réalisant 14 arrêts. Elle avait stoppé 10 tirs dans la victoire de 3-0 des siennes en phase de groupes, qui était aussi son seul autre départ du tournoi. Hensley, qui était devant la cage des siennes dans la victoire de 3-2 en prolongation de la finale de 2017 sur le Canada, a remplacé Alex Cavallini à mi-chemin dans la défaite de 5-1 aux mains du Canada pour conclure la phase de groupes du tournoi de cette année, puis elle a joué la troisième période de la victoire à sens unique de 10-2 sur le Japon en quarts de finale. 

L’entraîneur finlandais Pasi Mustonen a de nouveau fait appel à la gardienne Anni Keisala, qui a blanchi l’équipe du ROC et la République tchèque et a été une fois de plus étincelante dans ce match. Meeri Raisanen avait affronté les Américaines en phase de groupes. 

Les Américaines ont dominé cette demi-finale 33-14 au chapitre des tirs au but. 

Les Finlandaises ont entrepris ce match sur une séquence de trois victoires par jeu blanc, disposant de l’équipe du ROC 4-0 et la Suisse 6-0 en phase de groupes avant de signer un gain de 1-0 sur la République tchèque en quarts de finale. 

Avant le duel, le meilleur trio de chacune de ces équipes, soit celui de Nieminen, Susanna Tapani et Michelle Karvinen pour la Finlande et celui de Coyne Schofield, Brianna Decker et Hilary Knight chez les Américaines avaient amassé 15 points chacun. Cependant, la profondeur sur quatre trios de l’équipe des États-Unis était de loin supérieure et c’est ce qui a fait la différence au terme des 60 minutes de jeu. 

Dans une première période sans but, les Américaines ont eu le dessus au chapitre de la vitesse et de l’engagement physique sur la patinoire, mais les Finlandaises ont quand même profité de quelques occasions d’ouvrir la marque. 

La défenseure finlandaise Minttu Tuominen a été pénalisée pour avoir retardé le match après seulement 1:32 minute de jeu après pour avoir dirigé la rondelle au-dessus de la baie vitrée depuis son territoire. Pendant cet avantage numérique, Keisala s’est dressée sur des rebonds aux dépens de Coyne Schofield, la rapide capitaine des États-Unis. Keisala a de nouveau été solide quand Grace Zumwinkle et Carpenter ont cogné à sa porte depuis l’enclave. Les Finlandaises ont dirigé leur premier tir au filet américain à 7:31, mais leur intensité au jeu était quand même plutôt élevée. 

Fait inhabituel, le meilleur trio finlandais a poussé les attaquantes américaines Hayley Scamurra et Jesse Compher à écoper des pénalités au cours d’une même séquence de jeu, conduisant à un avantage numérique à cinq contre trois. Cependant, en raison du travail défensif intelligent et courageux de vétéranes comme Lee Stecklein et Decker, les Scandinaves n’ont pas trouvé le moyen d’en bénéficier. 

La défenseure américaine Savannah Harmon a aussi écopé d’une pénalité pour avoir retardé le match avec 2:20 à faire dans la première période, un peu comme Tuominen l’avait fait en début de rencontre. Noora Tulus a profité de la meilleure occasion dans cette situation de surnombre, dirigeant un premier tir contre le masque de Hensley, mais ratant le deuxième poteau sur le retour après avoir glissé le disque derrière la gardienne américaine étendue. 

Les quintuples championnes en titre ont complètement emprisonné les Finlandaises dans leur territoire pour démarrer la deuxième période. 

Comme c’était le cas contre le Japon, Carpenter a ouvert la marque sur une passe d’Amanda Kessel. Carpenter, meilleure marqueuse de la Ligue féminine de Russie avec le club KRS Vanke Rays, a lutté devant le filet pour faire dévier le tir de la pointe de Lee Stecklein derrière Keisala à 3:23. C’était le premier but accordé par la Finlande depuis le but de Knight qui avait porté la marque à 3-0 pour les États-Unis à 13:02 de la troisième période de leur duel de phase de groupes.

À mi-chemin en deuxième, le travail de Keisala continuait de garder son équipe dans le match, frustrant notamment Decker à courte distance. Toutefois, la gardienne de 24 ans du club Ilves de Tampere n’a pas su empêcher l’opportunisme de Murphy sur un effort en solo. Hiirikoski avait auparavant tenté en vain de couper une longue passe de Megan Keller, mais la rondelle a bondi sur son bâton et Murphy a jonglé avant d’enfiler le disque entre les jambières de Keisala à 15:17 pour son deuxième but du tournoi. 

À noter que Murphy, une recrue du Mondial féminin, est une de deux patineuses à avoir marqué dans trois matchs consécutifs de la médaille d’or du Mondial féminin des moins de 18 ans (2018-2020) avec Coyne Schofield (2008-2010). 

Les Finlandaises ne sont pas parvenues à diriger de tir au but en deuxième période jusqu’à ce que Hiirikoski cadre un revers avec moins de trois minutes à faire. À l’autre bout de la patinoire, Keisala est venue mettre Keller au défi sur une belle occasion tout juste avant la fin de la période.

Keisala est restée solide en début de troisième, stoppant Scamurra sur une montée, puis Carpenter postée dans l’enclave. Les Finlandaises se sont presque inscrites à la marque quand Tapani s’est faufilée entre les défenseures américaines dans leur territoire avant de glisser le disque vers Elisa Holopainen près du filet adverse. Keller a commis une infraction sur le jeu et Mustonen a demandé un temps d’arrêt pour parler stratégie.

Comme c’est son habitude, l’entraîneur finlandais a retiré sa gardienne de but cinq fois en fin de rencontre, mais son équipe n’a pas été en mesure de résoudre l’énigme américaine. Coyne Schofield a scellé l’issue de la rencontre en marquant dans un filet désert avec 2:53 à écouler. 

Ce résultat procure une fiche à vie de 19 victoires, une défaite et un nul aux Américaines sur la Finlande au Mondial féminin.