Baudrit croit en l'équipe de France
par Liz Montroy|08 AVR. 2023
French captain Lore Baudrit leads her team against France at the 2023 IIHF Women's World Championship
photo: Andrea Cardin / HHOF-IIHF Images
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Après la lourde défaite 4-2 de l’équipe de France face à la Hongrie au Championnat mondial féminin 2023 de l'IIHF, la capitaine Lore Baudrit a été appelée à parler aux médias au nom de son équipe et à donner son point de vue sur le match. Au travers de ses réponses, on pouvait voir qu’elle était déçue et honnête, mais par-dessus tout, elle a démontré à quel point elle croyait en son équipe, en utilisant ce qu'elle considère comme l'une de ses forces en tant que leader: sa voix.

« Je parle beaucoup, et du coup j’en perds ma voix", a déclaré Baudrit. «Je veux montrer l'exemple et je pense qu’à chaque occasion, je montre que je me bats et que je ne lâche rien. Donc je parle beaucoup. J'essaie d'aider chacune de mes coéquipières à se sentir bien et à donner le meilleur d’elle-même. Il y a un peu de tout dans notre équipe - nous avons des jeunes, nous avons des personnes plus âgées, donc pour moi, il s'agit d'aider tout le monde à se sentir bien ensemble et à faire preuve d’esprit d’équipe, et je pense que nous l'avons montré aujourd'hui, la plupart du temps. »

Baudrit a été nommée capitaine de l'équipe de France l'été dernier à la suite du départ à la retraite de Marion Allemoz, qui avait été capitaine de l'équipe pendant plus d'une décennie. Participant actuellement à son treizième Championnat mondial, Baudrit est l'une des six Françaises à avoir porté le “C” lors d'un Championnat mondial, en plus d'être l'une des trois anciennes joueuses des Canadiennes de Montréal à être capitaine à Brampton, rejoignant ainsi, Hilary Knight et Marie-Philip Poulin.

Originaire de la ville de Castres sur les bords de la rivière Agout, qui est peut-être plus célèbre pour le rugby que pour le hockey sur glace, Baudrit, âgée de 31 ans, a fait ses débuts au Championnat mondial féminin en 2008. Sa carrière en équipe nationale s'étend sur 15 ans, et en février dernier, elle a disputé son 200ème match avec le maillot de l’équipe de France face à la Hongrie dans un tournoi des 4 Nations.

« Je fais partie de l'équipe depuis 15 ans et 200, c'est un gros chiffre, mais pour moi, l'équipe passe avant les chiffres", a déclaré Baudrit, désireuse d’ignorer ses propres réalisations et de se concentrer plutôt sur l'équipe de France, qu'elle veut aider à maintenir au sommet et peut-être se qualifier pour les quarts de finale. »

Tout au long de sa carrière, Baudrit a été au premier plan du hockey féminin français. Elle faisait partie des premières joueuses françaises à jouer en Amérique du Nord avec Allemoz et ses coéquipières actuelles Athena Locatelli et Betty Jouanny. Elle a passé cinq saisons avec l'Université de Montréal, dès 2012-13, et en 2016, elle a aidé l'équipe à remporter un championnat du SIC (maintenant U Sports). Baudrit est restée à Montréal une année supplémentaire pour jouer avec les Canadiennes de la LCHF (Ligue Canadienne de Hockey Féminin) avant de retourner en Europe et de jouer en Suède.

La saison dernière, Baudrit a suivi les traces d’Allemoz (avec qui elle a également joué dans le club de MoDo en SDHL) au Linkoping HC, où Allemoz a pris la relève en tant qu'entraîneure principale à l'automne - leurs carrières de hockeyeuses continuent de se croiser, même après qu'Allemoz a raccroché ses patins de joueuses.

Le premier Championnat mondial de Baudrit dans le groupe leader de l’équipe de France a eu lieu en 2018, lorsque la France a été promue en première division pour la première fois de son histoire. Le Championnat mondial féminin 2019 n'a pas été facile, en effet l'équipe a terminé dernière du groupe B et a été reléguée dans le groupe A de la division I. Le tour préliminaire à Brampton s'avère également être un défi.

« La Finlande est l'une des meilleures équipes du monde", a déclaré Baudrit à propos de la première défaite 14-1 de la France face aux Finlandaises. "Honnêtement, notre équipe n'avait pas l'expérience face à elles. C'était trop rapide, c’était simplement trop. Si on pouvait affronter la Finlande deux ou trois fois par an, on jouerait mieux. »

« Avec la Hongrie, on fait jeu égal. Nous sentions vraiment que nous pouvions les battre, donc nous étions déçues au terme de la rencontre. Après 3-0, tout le monde a probablement cru: la France est KO. Mais lorsque nous sommes revenues à 3-2, je pense que c'était vraiment un bon travail d'équipe. »

Le prochain adversaire de la France sera l'Allemagne, la seule équipe qu'elle a battue en première division. Le match du Championnat mondial féminin 2019 entre ces deux nations a été important à la fois pour l'équipe de France dans son ensemble mais aussi pour Baudrit, qui a contribué au but d’égalisation, envoyant ainsi les deux équipes en prolongation avec à la clef, une victoire 3-2 pour la France.


Lorsqu'elle fera ses lacets dimanche soir, ce sera 200 matchs et des poussières pour Baudrit, mais son seul et unique objectif sera d’aider les 22 autres joueuses de son équipe à donner le meilleur d’elles-mêmes sur la glace.

« Mon souhait principal est de rester en première division. Qu'une joueuse joue depuis un an ou, comme moi, depuis 15 ans, nous avons toutes les mêmes attentes. Ce n'est pas fini. Nous savons que nos chances sont faibles, mais nous nous donnerons à fond et jusqu'au bout. »