Une des rivalités les plus inégales du hockey s’est rapprochée un peu plus du premier rang dans les annales du tournoi mondial junior à ce chapitre. En défaisant l’Allemagne 1-0, mardi après-midi, la Suède s’est retrouvée avec une fiche de 23 victoires en 23 matchs disputés entre ces deux pays dans la catégorie U20. Seuls le Canada, face à la Suisse (25 victoires en 25 matchs), et la Finlande, contre l’Allemagne (25 victoires en 25 matchs aussi), ont été plus dominants au Championnat mondial junior que les Suédois devant les Allemands. 

L’Allemagne en était à son premier match du tournoi tandis que les Suédois se sont retrouvés avec une fiche de 2-0, eux qui auront droit à une journée de congé avant de se mesurer à la Tchéquie, jeudi. L’Allemagne sera de retour sur la patinoire dès mercredi, face au Canada. Il faut toutefois donner crédit aux Allemands pour leur solide performance, mardi, surtout en troisième période alors qu’ils ont été la meilleure des deux formations.

Le résultat du match de mardi aurait peut-être été différent, n’eût été la performance étincelante de Carl Lindbom devant le filet de la Suède en première période. Bien que les Suédois aient eu davantage le contrôle de la rondelle, les Allemands ont obtenu les meilleures occasions de marquer et Lindbom a résisté chaque fois. Deux de ses plus beaux arrêts sont survenus à quelques secondes d’écart pendant le premier avantage numérique allemand. Julian Lutz l’a mis à l’épreuve en tirant du côté du bloqueur, sans succès, puis Nikolaus Heigl a eu droit à une occasion prometteuse du côté du gant, que le gardien a aussi bloquée. 

À l’occasion de la deuxième supériorité numérique des Allemands, Veit Oswald a décoché un solide tir que Lindbom est parvenu à stopper avec l’épaule droite. Ces arrêts se sont avérés cruciaux puisque la Suède a ensuite marqué le seul but de la période au moment où il restait 21,5 secondes à disputer. La séquence de jeu a commencé sur une mise en jeu remportée et le tir d’Adam Engstrom a touché à un Allemand devant, puis s’est faufilé entre les jambières de Nikita Quapp pour ensuite glisser au-dessus de la ligne de but.

Si Lindbom a volé la vedette au cours des 20 premières minutes de jeu, Quapp a brillé à son tour en deuxième, au cours d’un engagement qui n’a donné aucun but en grande partie grâce à sa solide prestation. Il avait pris part aux éditions de 2021-2022 et de 2022 cet été, et il a affiché beaucoup de calme dans les moments où son équipe en avait le plus besoin. Il s’est d’abord dressé devant Julian Lutz à la suite d’une poussée à l’attaque, puis il a réalisé un arrêt un peu chanceux à l’aide du manche de son bâton sur un tir de Liam Ohgren. 

Puis, à 11:23, la Suède a eu droit à un tir de pénalité quand Fabian Lysell s’est fait accrocher par-derrière par Julian Waser. Lysell, que Boston a sélectionné 21e au total en 2021 et qui évolue actuellement avec l’équipe-école de Providence, a tenté de glisser le disque entre les jambières du gardien, mais Quapp a bien réagi et il a refermé l’ouverture très rapidement. Lysell en était à son deuxième tir de pénalité raté en 2022, lui qui avait été stoppé par l’Autrichien Sebastian Wraneschitz au mois d’août. Le gardien a brillé de nouveau en fin d’engagement quand la Suède a attaqué à cinq contre trois pendant sept secondes, mais n’a pu ajouter à son avance.

Les Allemands ont bien entrepris la troisième période et ont dominé les premières minutes de jeu de l’engagement, soutirant une pénalité et provoquant plusieurs occasions de but pendant qu’ils attaquaient à six patineurs. Encore une fois, Lindbom a refusé de céder, y allant notamment d’un brillant arrêt de la jambière gauche sur un tir à bout portant de Philipp Bidoul.

Peu après, Lutz a filé à toute vitesse jusqu’au bout de la patinoire pour annuler un dégagement et il a pu relayer le disque devant à Robin van Calster, qui a été frustré par le gardien alors que ce dernier a peut-être réalisé son plus bel arrêt de la rencontre. Toutefois, les Allemands ont joué avec de plus en plus de confiance à mesure que la période avançait.

Leur seul bémol a été une pénalité écopée par Roman Kechter, mais les joueurs utilisés en désavantage numérique ont fait de l’excellent boulot et Kechter a même eu droit à une échappée partielle quand il est sorti du cachot, Adam Engstrom venant sauver la situation pour la Suède en plongeant pour harponner la rondelle hors de danger.