Logan Hunter a toujours dit à Ian Mitchell que le jour où Mitchell serait inévitablement sélectionné à l’équipe nationale junior du Canada, il ferait le voyage pour appuyer son meilleur ami, peu importe où il devrait aller.
Et les événements du 6 avril sont survenus et ces plans ont changé… en quelque sorte.
Hunter était l’une des 16 victimes de l’accident d’autobus des Broncos de Humboldt qui a bouleversé la communauté de la Saskatchewan, en particulier, et la communauté canadienne du hockey, dans son ensemble.
Mais même si Hunter n’était pas l’un des 17 000 spectateurs et plus à remplir le Rogers Arena pour les trois premiers matchs de la ronde préliminaire du Canada au Championnat mondial junior 2019 de l’IIHF, cela ne veut pas dire qu’il n’est pas ici.
« Logan m’a toujours dit que si je me rendais ici, il viendrait, alors il est ici d’esprit », confie Mitchell. « J’ai un petit quelque chose dans mon casier et sur mon bâton, mais il est toujours ici avec nous et avec moi. »
Mitchell et Hunter étaient pas mal inséparables quand ils se sont rencontrés à l’école en sixième année à St. Albert. Ils n’ont jamais été des coéquipiers au hockey mineur, mais c’est le hockey qui a aidé à forger un lien qui a duré au-delà des frontières, après le départ de Mitchell vers l’Université de Denver à l’automne 2017.
Bien que Mitchell ait toujours fait sa place rapidement dans ce sport, portant l’uniforme orné de la feuille d’érable au Défi mondial de hockey des moins de 17 ans, au Défi mondial junior A et au Championnat mondial des M18 de l’IIHF, le jeu de Hunter a toujours semblé être une coche en dessous de celui de Mitchell. Il avait les habiletés, mais il y avait quelque chose qui manquait pour le pousser au prochain niveau.
Ce quelque chose, c’était Mitchell.
Dans les mois d’été avant le départ de Mitchell vers Denver, tout de suite après avoir été sélectionné par les Blackhawks de Chicago en deuxième ronde du repêchage d’amateurs de la LNH, les deux amis s’entraînaient ensemble tous les jours. Shauna Nordstrom, la mère de Hunter, affirme que ce programme, et Mitchell, a permis à Logan de connaître du succès.
« Mon fils avait un bon tir, il pouvait faire de belles passes, mais il a toujours été un peu frileux en ce qui a trait à l’aspect physique du hockey », raconte Nordstrom. « Ça lui a toujours un peu nui, alors les deux s’entraidaient et se donnaient confiance mutuellement. »
« Ian a toujours eu cette maturité et Logan était quant à lui un peu plus jeune d’esprit. C’est cet été-là que j’ai senti que Logan a vraiment commencé à devenir plus mature. Et quand il a quitté la maison pour se rendre à Humboldt, nous allions souvent là-bas et j’ai pu constater qu’il devenait plus mature. »
Mitchell pense que son niveau de maturité est dû surtout à son village d’origine de Calahoo, Alberta. La population entière de ce village (85 habitants selon le recensement de 2016) n’aurait besoin que de quelques rangées du Rogers Arena pour encourager son favori local.
Pour ceux qui l’auraient manqué en clignant des yeux sur l’autoroute 37, Mitchell a décrit son patelin de façon assez succincte.
« Il y a une patinoire, quelques terrains de baseball, un parc de roulottes et un magasin général », dit-il en souriant. « Une route de gravier, un panneau d’arrêt, je pense, pas de lumières. Il y a un chemin de fer, alors tu dois faire des arrêts pour ça aussi. »
Ce n’est peut-être pas grand-chose, mais pour Mitchell, c’est chez lui, et il n’y changerait rien.
« Tu ne peux pas vraiment faire de trouble, puisque tout le monde te connaît et ta mère t’attend à la porte », explique-t-il. « C’était bien dans ce sens, c’est une petite communauté tissée serrée et tout le monde aide lors des tournois de hockey et pour ce qui se passe dans le village. Je suis toujours en contact avec plusieurs personnes avec qui j’ai grandi et c’est juste spécial de grandir dans une communauté rurale et d’avoir ce sentiment de proximité que tu ne retrouves pas dans une grande ville. »
Le fait de grandir à Calahoo n’a pas seulement fait de Mitchell le jeune homme qu’il est devenu, mais cela a aussi contribué à forger son identité sur la glace, ce qu’il attribue entièrement à sa jeunesse en campagne.
Mitchell a joué au sein de l’Association de hockey mineur des CR Knights jusqu’à sa deuxième année pee-wee, disputant des matchs contre des équipes de Ponoka, Maskwacis, Onoway, Edson et Jasper et développant un amour du hockey en ne quittant presque jamais la glace.
« J’avais juste la confiance d’essayer plusieurs choses, de monter la rondelle et d’essayer d’accomplir des jeux à 1 contre 1, alors tout ça a contribué au côté offensif de mon jeu », explique-t-il. « Il n’y avait parfois que 12 gars par équipe, alors on avait beaucoup de temps de glace. Je pense que cela a favorisé grandement mon développement, me retrouvant souvent sur le jeu en ayant beaucoup de plaisir. »
Il a fait le saut dans la « grande ville » en 2011-2012, se joignant aux programmes pee-wee et bantam de Spruce Grove, et jouant une saison au hockey midget à St. Albert, avant de porter les couleurs des Saints de Spruce Grove de la Ligue de hockey junior de l’Alberta pendant deux ans.
Ensuite, Mitchell a pris le chemin de Denver, où il a été nommé au sein de l’équipe des recrues étoiles de la NCHC et finaliste au titre de Recrue de l’année la saison passée, obtenant 30 points en 41 matchs.
Cette aventure l’a mené jusqu’à Vancouver, au sommet du hockey junior, dans le cadre du Championnat mondial junior 2019 de l’IIHF. Jusqu’ici, cette expérience a été époustouflante pour Mitchell et sa famille.
« J’ai toujours rêvé de faire partie d’Équipe Canada, mais je n’ai jamais vraiment pensé que ça se concrétiserait jusqu’à ce que j’aboutisse ici », confie-t-il. « Ma mère a toujours dit que j’étais un petit gars de Calahoo et elle n’arrive pas à croire que je suis là à vivre mon rêve avec l’équipe au Mondial junior. »
Les parents de Mitchell, Bill et Sara, sont à Vancouver pour profiter de l’expérience avec des membres de la famille et des amis, dont une invitée spéciale, Shauna Nordstrom, qui est arrivée samedi, à temps pour le match contre la République tchèque, présenté ce soir-là.
« Je considère Ian comme mon fils. J’ai juste senti qu’il valait mieux vivre ces moments incroyables sur place avec lui et sa famille plutôt qu’à la télévision à la maison », raconte-t-elle. « Nous avions besoin de nous réunir en famille, ça fait partie du processus de guérison pour nous tous. »
« Je souhaiterais bien sûr que mon fils soit assis à côté de moi, mais il est avec Ian à chacune de ses présences sur la glace. Je le ressens, je sais qu’il est ici et il est content que nous ayons fait le voyage ici. »
Mitchell décrit le 6 avril comme « le jour le plus difficile de sa vie ». De l’appel de son ami Dylan Ganske, à la confirmation en début de matinée que Hunter n’avait pas survécu à l’accident, à faire les 100 pas sur le campus de Denver dans un état de stupéfaction, ce fut un tourbillon d’événements et d’émotions.
Il est retourné chez lui en Alberta pour les funérailles, prononçant un discours au service de Hunter ainsi qu’à la cérémonie de célébration de la vie en l’honneur de Hunter, Jaxon Joseph, Stephen Wack et Parker Tobin (un ancien coéquipier au hockey mineur) à la Rogers Place d’Edmonton.
« C’était bien d’aller à la maison », dit-il. « Ces moments ont rapproché encore plus notre groupe d’amis et ont démontré à quel point la communauté du hockey est tissée serrée, mais c’est malheureux que ce soit cet accident qui ait été la cause de ces rapprochements. »
La vie et le hockey continuent et avec son meilleur ami en tête, Mitchell pense à la médaille d’or du Mondial junior, pour lui, pour son pays, pour sa famille, et pour Logan Hunter.
« C’est difficile, mais il faut aller de l’avant et se souvenir des bonnes personnes qu’elles étaient », dit-il à propos de ceux qui ont perdu la vie le printemps dernier. « Je pense toujours à ces gars-là. »
Et les événements du 6 avril sont survenus et ces plans ont changé… en quelque sorte.
Hunter était l’une des 16 victimes de l’accident d’autobus des Broncos de Humboldt qui a bouleversé la communauté de la Saskatchewan, en particulier, et la communauté canadienne du hockey, dans son ensemble.
Mais même si Hunter n’était pas l’un des 17 000 spectateurs et plus à remplir le Rogers Arena pour les trois premiers matchs de la ronde préliminaire du Canada au Championnat mondial junior 2019 de l’IIHF, cela ne veut pas dire qu’il n’est pas ici.
« Logan m’a toujours dit que si je me rendais ici, il viendrait, alors il est ici d’esprit », confie Mitchell. « J’ai un petit quelque chose dans mon casier et sur mon bâton, mais il est toujours ici avec nous et avec moi. »
Mitchell et Hunter étaient pas mal inséparables quand ils se sont rencontrés à l’école en sixième année à St. Albert. Ils n’ont jamais été des coéquipiers au hockey mineur, mais c’est le hockey qui a aidé à forger un lien qui a duré au-delà des frontières, après le départ de Mitchell vers l’Université de Denver à l’automne 2017.
Bien que Mitchell ait toujours fait sa place rapidement dans ce sport, portant l’uniforme orné de la feuille d’érable au Défi mondial de hockey des moins de 17 ans, au Défi mondial junior A et au Championnat mondial des M18 de l’IIHF, le jeu de Hunter a toujours semblé être une coche en dessous de celui de Mitchell. Il avait les habiletés, mais il y avait quelque chose qui manquait pour le pousser au prochain niveau.
Ce quelque chose, c’était Mitchell.
Dans les mois d’été avant le départ de Mitchell vers Denver, tout de suite après avoir été sélectionné par les Blackhawks de Chicago en deuxième ronde du repêchage d’amateurs de la LNH, les deux amis s’entraînaient ensemble tous les jours. Shauna Nordstrom, la mère de Hunter, affirme que ce programme, et Mitchell, a permis à Logan de connaître du succès.
« Mon fils avait un bon tir, il pouvait faire de belles passes, mais il a toujours été un peu frileux en ce qui a trait à l’aspect physique du hockey », raconte Nordstrom. « Ça lui a toujours un peu nui, alors les deux s’entraidaient et se donnaient confiance mutuellement. »
« Ian a toujours eu cette maturité et Logan était quant à lui un peu plus jeune d’esprit. C’est cet été-là que j’ai senti que Logan a vraiment commencé à devenir plus mature. Et quand il a quitté la maison pour se rendre à Humboldt, nous allions souvent là-bas et j’ai pu constater qu’il devenait plus mature. »
Mitchell pense que son niveau de maturité est dû surtout à son village d’origine de Calahoo, Alberta. La population entière de ce village (85 habitants selon le recensement de 2016) n’aurait besoin que de quelques rangées du Rogers Arena pour encourager son favori local.
Pour ceux qui l’auraient manqué en clignant des yeux sur l’autoroute 37, Mitchell a décrit son patelin de façon assez succincte.
« Il y a une patinoire, quelques terrains de baseball, un parc de roulottes et un magasin général », dit-il en souriant. « Une route de gravier, un panneau d’arrêt, je pense, pas de lumières. Il y a un chemin de fer, alors tu dois faire des arrêts pour ça aussi. »
Ce n’est peut-être pas grand-chose, mais pour Mitchell, c’est chez lui, et il n’y changerait rien.
« Tu ne peux pas vraiment faire de trouble, puisque tout le monde te connaît et ta mère t’attend à la porte », explique-t-il. « C’était bien dans ce sens, c’est une petite communauté tissée serrée et tout le monde aide lors des tournois de hockey et pour ce qui se passe dans le village. Je suis toujours en contact avec plusieurs personnes avec qui j’ai grandi et c’est juste spécial de grandir dans une communauté rurale et d’avoir ce sentiment de proximité que tu ne retrouves pas dans une grande ville. »
Le fait de grandir à Calahoo n’a pas seulement fait de Mitchell le jeune homme qu’il est devenu, mais cela a aussi contribué à forger son identité sur la glace, ce qu’il attribue entièrement à sa jeunesse en campagne.
Mitchell a joué au sein de l’Association de hockey mineur des CR Knights jusqu’à sa deuxième année pee-wee, disputant des matchs contre des équipes de Ponoka, Maskwacis, Onoway, Edson et Jasper et développant un amour du hockey en ne quittant presque jamais la glace.
« J’avais juste la confiance d’essayer plusieurs choses, de monter la rondelle et d’essayer d’accomplir des jeux à 1 contre 1, alors tout ça a contribué au côté offensif de mon jeu », explique-t-il. « Il n’y avait parfois que 12 gars par équipe, alors on avait beaucoup de temps de glace. Je pense que cela a favorisé grandement mon développement, me retrouvant souvent sur le jeu en ayant beaucoup de plaisir. »
Il a fait le saut dans la « grande ville » en 2011-2012, se joignant aux programmes pee-wee et bantam de Spruce Grove, et jouant une saison au hockey midget à St. Albert, avant de porter les couleurs des Saints de Spruce Grove de la Ligue de hockey junior de l’Alberta pendant deux ans.
Ensuite, Mitchell a pris le chemin de Denver, où il a été nommé au sein de l’équipe des recrues étoiles de la NCHC et finaliste au titre de Recrue de l’année la saison passée, obtenant 30 points en 41 matchs.
Cette aventure l’a mené jusqu’à Vancouver, au sommet du hockey junior, dans le cadre du Championnat mondial junior 2019 de l’IIHF. Jusqu’ici, cette expérience a été époustouflante pour Mitchell et sa famille.
« J’ai toujours rêvé de faire partie d’Équipe Canada, mais je n’ai jamais vraiment pensé que ça se concrétiserait jusqu’à ce que j’aboutisse ici », confie-t-il. « Ma mère a toujours dit que j’étais un petit gars de Calahoo et elle n’arrive pas à croire que je suis là à vivre mon rêve avec l’équipe au Mondial junior. »
Les parents de Mitchell, Bill et Sara, sont à Vancouver pour profiter de l’expérience avec des membres de la famille et des amis, dont une invitée spéciale, Shauna Nordstrom, qui est arrivée samedi, à temps pour le match contre la République tchèque, présenté ce soir-là.
« Je considère Ian comme mon fils. J’ai juste senti qu’il valait mieux vivre ces moments incroyables sur place avec lui et sa famille plutôt qu’à la télévision à la maison », raconte-t-elle. « Nous avions besoin de nous réunir en famille, ça fait partie du processus de guérison pour nous tous. »
« Je souhaiterais bien sûr que mon fils soit assis à côté de moi, mais il est avec Ian à chacune de ses présences sur la glace. Je le ressens, je sais qu’il est ici et il est content que nous ayons fait le voyage ici. »
Mitchell décrit le 6 avril comme « le jour le plus difficile de sa vie ». De l’appel de son ami Dylan Ganske, à la confirmation en début de matinée que Hunter n’avait pas survécu à l’accident, à faire les 100 pas sur le campus de Denver dans un état de stupéfaction, ce fut un tourbillon d’événements et d’émotions.
Il est retourné chez lui en Alberta pour les funérailles, prononçant un discours au service de Hunter ainsi qu’à la cérémonie de célébration de la vie en l’honneur de Hunter, Jaxon Joseph, Stephen Wack et Parker Tobin (un ancien coéquipier au hockey mineur) à la Rogers Place d’Edmonton.
« C’était bien d’aller à la maison », dit-il. « Ces moments ont rapproché encore plus notre groupe d’amis et ont démontré à quel point la communauté du hockey est tissée serrée, mais c’est malheureux que ce soit cet accident qui ait été la cause de ces rapprochements. »
La vie et le hockey continuent et avec son meilleur ami en tête, Mitchell pense à la médaille d’or du Mondial junior, pour lui, pour son pays, pour sa famille, et pour Logan Hunter.
« C’est difficile, mais il faut aller de l’avant et se souvenir des bonnes personnes qu’elles étaient », dit-il à propos de ceux qui ont perdu la vie le printemps dernier. « Je pense toujours à ces gars-là. »